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        Sud Languedoc Magazine N° 8 Février 2022

                                            M U S E E S  D U  S U D  L A N G U E D O C
        Amphoralis Témoin d’un Commerce Ancestral.


        À Narbonne donc, qui rayonne sur l’ensemble de la Transalpine dont elle
        est la capitale politique et économique, était installée la base d’opérations
        des entrepreneurs italiens, lancés non pas seulement vers le grand commerce
        méditerranéen du vin et de la céramique, mais aussi vers l’exploitation de
        l’arrière-pays.


        On a aussi des traces d’une autre de leurs activités : la mise en valeur de
        terres  à  vocation  minière  qui  s’effectue  à  partir  de  Narbonne.  Elles  sont
        fournies par l’épigraphie et l’archéologie. En effet un fragment d’inscription
        trouvé dans la région de la montagne Noire, dans la haute vallée de l’Orb,
        fait mention d’un personnage d’origine italienne et, sûrement citoyen de la
        colonie de Narbonne, qui doit avoir vécu au milieu du Ier siècle avant J.-C.


        Au début du Ier siècle après J.-C., des potiers       indigènes se mettent à fabriquer de la vaisselle
        à  vernis  rouge  qui  imite  la  production            italienne,  pour  parvenir  ensuite  à  des
        productions  plus  originales.  Celles-ci                    représentent  une  fusion  parfaite  entre
        l’utilisation  de  techniques  importées                       d’Italie et le génie créatif gaulois. Or, la
        formation  technique  initiale  des                            potiers  indigènes  reste  totalement
        inconnue.


        Cependant,  on  sait  qu’entre  l’atelier                    céramique  et  la  ville  de  Narbonne
        existaient des liens très étroits. Une route                terrestre reliait la fabrique gauloise au site
        portuaire de Narbonne d’où ses produits                   étaient exportés dans toute la Méditerranée.
        Il  est  possible  de  trouver  des  liens              onomastiques  entre  les  noms  des  potiers
        millavois  (Millau)  et  la  population  de  la         colonie.  En  outre,  un  atelier  céramique
        antérieur à celui de la Graufesenque, daté                  du Ier siècle avant J.-C, a été  confirmé dans
        la ville même .


        Bien que les marques des potiers qui signent les vases narbonnais ne correspondent pas à celles de
        la Graufesenque, nous pouvons mettre en relation les deux centres de production en attribuant à
        celui de Narbonne un rôle de précurseur. Dans la mesure où l’espace économique est organisé à
        partir de Narbonne, on affirme que le transfert de techniques s’est produit grâce à elle et au sein de
        son emporion. C’est un autre indice de l’importance de Narbonne dans la diffusion de la culture
        italienne.
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