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Sud Languedoc Magazine N° 8 2022
B O N J O V I E T S O N F I L S P A R T E N A I R E S A V E C G E R A R D B E R T R A N D
“Let’s do it” Bon Jovi pour du rosé du Languedoc.
Il est rare d’avoir comme consigne, lorsque l’on rencontre une star du
rock, « de ne surtout pas parler de sa carrière ou de sa musique ». Car
si Jon Bon Jovi est venu en France ce lundi 9 mai, c’est avant tout au
titre de vigneron. Mais aussi d’entrepreneur. Car quand son fils aîné,
Jesse Bongiovi, a eu l’idée, un jour qu’il traînait dans leur maison des
Hamptons, de produire du vin, il s’est d’abord tourné vers son père en
lui suggérant de lancer Hamptons Water. « J’ai toujours vu mon père
boire du “pink juice”, raconte Jesse. J’ai compris bien plus tard que c’était
du vin rosé. Et c’est devenu ce que nous buvions le plus dans les
Hamptons. D’où mon idée de Hamptons Water. » « Je n’ai pas pu résister
au nom, sourit Jon. Quand Jesse m’en a parlé, il devait être 2 ou 3 heures
du matin, mais j’ai tout de suite dit “Let’s do it.”
Le rockeur s’est lancé, avec son fils, dans la production de vin rosé. Fier de son succès outre -
Atlantique, il tente désormais de conquérir le continent européen
Le lendemain, je lui ai demandé de préparer son business plan et de me présenter quelque
chose de sérieux. Ce qu’il a fait. Et là, je suis passé au niveau supérieur. » Jon Bon Jovi – qui
n’a aucune idée de comment l’on fait du vin – passe des coups de fil, saute dans un avion
pour la Californie et finit par rencontrer Gérard Bertrand, l’homme à la tête de l’un des
plus importants vignobles français, qui laisse parler le rockeur et son fils. « J’ai vu qu’ils
étaient sérieux et ambitieux », note Gérard.
Ensemble, donc, ils élaborent leur Hampton Water (perdant au passage le « s » des
Hamptons pour des raisons juridiques), dessinent une bouteille et une étiquette, et
commercialisent ainsi leurs premières cuvées sur le marché américain en 2018. Sans que
le nom de Bon Jovi apparaisse. « Je ne voulais pas lancer le “Bed of Roses Rosé”, dit Jon.
Notre démarche est à l’opposé de ceux qui mettent leur patronyme sur une étiquette et
se fichent du résultat. »
Les Bon Jovi père et fils viennent souvent dans le Languedoc participer aux vendanges où pousse le
raisin, participent aux vendanges, suivent scrupuleusement le processus de vinification. « Gérard m’a
même demandé de lécher un caillou pour que je comprenne d’où vient la minéralité de notre vin.
Au début, il se foutait de moi. Mais je l’ai refait cette semaine et je vous promets que j’ai ressenti les
éléments que l’on retrouve dans la bouteille. »
Toute rock star qu’il est, Bon Jovi a dû se frayer un chemin dans le monde fermé des vignerons, qui
le regardent souvent avec mépris. « Oui, c’est une cure d’humilité, admet Jon, dans laquelle j’investis
beaucoup, beaucoup d’argent. Nous étions la semaine dernière dans un restaurant de Long Island
où j’ai tout fait : les photos, les sourires, les autographes, pour finalement m’entendre dire que le
rosé n’était pas un vin noble. »